Wednesday, April 19, 2006
Mauvaises Nouvelles
Les humains ne se lassent pas d'avoir peur. Et moi en premier. Mécaniquement, je me soumets aux lois du tube cathodique à l'heure de grande écoute, à l'unisson avec l'ensemble de ceux qui, comme moi, abandonnent leur esprit le temps d'une visite guidée du monde d'horreur en horreur. Vingt-quatre heures de malheur global condensé en images éclairs, en commentaires saccadés, en fragments d'un monde parallèle qui se décompose sous le poids de la souffrance. Un volcan explose. Les frissons s'emparent de nos corps et font vibrer nos chairs trop souvent inertes et complaisantes. Une voiture explose. Bizarrement, notre vie naît là où l'agonie ronge, écrase, écartèle ces tristes personnages qu'un décor d'horreur qui s'acharne, tous les jours, à les amputer de petits bouts d'existence. Un visage explose. Lentement, nous nous nourrissons de leur pleurs, leurs larmes, leurs cris et leurs vestiges. Derrière les tubes cathodiques et écrans plasma reluisants se joue un théâtre planétaire, violent et silencieux. Je me dégoûte de m'abreuver au sang qui coule de tant de plaies ouvertes. Je n'ai qu'une envie. Mettre fin à ce flot de sensations perverses, troublantes et néanmoins réjouissantes. La vie n'est pas faite que de malheurs et cette idée me réconforte. Je regarde à travers la fenêtre, le ciel est là, paisible, bleu et immense. Un vaste écran monochrome qui ne dit rien, sauf l'indicible bonheur d'être dans le moment présent.
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